Archives mensuelles : octobre 2016

Couples

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On sonna à la porte.   C’était le facteur qui lui apportait un colis.   Elle lui fit son plus joli sourire et emporta son trésor.  Elle déballa.

Elle venait de s’acheter un chapeau.   Quelle folie !  Elle n’en avait jamais porté. Ce n’était plus le temps, c’était osé. Mais elle était à une étape de sa vie où elle osait : chapeau aux vastes bords,  poncho,  jeans moulants, bottines… Elle aimait se donner un look.  Elle y trouvait  grand plaisir.   Il y avait aussi ce béret prune. Pourquoi pas un béret pour les sorties plus simples ?

Elle avait fait régime,  elle faisait du sport,  elle avait retrouvé une silhouette de jeune fille.  Et elle en profitait.   Elle avait une sorte de compulsion à s’offrir des vêtements qu’elle  achetait en ligne pour mieux les choisir et les essayer longuement chez elle dans des séances délectables où elle se mirait devant les différentes glaces de la maison. Elle prenait son temps, changeait de chaussures, de sac. Comment cette robe se porterait-elle ? Avec son nouveau chapeau ? Et puis elle se pavanait très chic dans la maison. Quel plaisir !   Elle porterait cette tenue demain au restaurant avec son amie.   Elle se réjouissait de sa  surprise.  Elle avait confiance,  en elle et en l’autre.  Comme c’était bon la vie !  Elle aimait se promener dans les campagnes avec son chien,  le voir s’ébattre,  faire des bonds : il avait une joie si évidente qu’elle  était communicative.   Ah ces petits matins d’automne où la jeune buse de l’année s’envolait à quelques mètres d’elle,  le soleil encore chaud qui filtrait à travers la brume et parait la végétation de diamants,   cette rosée blanche qui scintillait sur les prés et faisait un habit rutilant aux champignons.  L’air qu’elle respirait l’exaltait,  le vin qu’elle buvait l’enivrait.  Sa joie de vivre était exacerbée,   de même que son besoin de se montrer,   d’être regardée …

Elle se rappelait une compagne de classe de sa fille. Son père se mourait d’un cancer.  Il avait une silhouette racornie et un teint de papier.  La mère par contre affichait des allures affriolantes.  Elle portait des jupes très courtes,  déplacées sur ses grosses cuisses,  des décolletés plongeants malgré l’hiver et un maquillage forcé : yeux charbonneux,  bouche écarlate. Mais son visage témoignait d’une grande détresse.  Elle voyait rarement le couple ensemble, mais le contraste la laissait dans l’expectative.

Aujourd’hui elle comprenait que cette femme se raccrochait à la vie.  Elle clamait le désir de vivre de tout son corps alors que son mari s’évaporait.

Elle tourna la clé dans la serrure et rentra de sa balade avec le chien,  le corps et l’esprit alertes. Elle flatta   le jeune chien qui s’ébrouait.   Son mari était avachi dans un fauteuil.   Il somnolait,   le cheveu gras,   le visage couvert d’une barbe négligée.  Elle savait qu’il resterait ainsi tout le jour,  emmuré dans ses pensées sombres, indifférent à tout,  qu’il ne sortirait de cet état que pour crier sa colère et ses rancœurs  devant le ronronnement de la télévision.  EIle,  il  ne la voyait plus alors qu’elle était belle,  il ne l’entendait plus alors qu’elle chantait.   Elle avait tout fait pour l’aider, en vain.   Ainsi  chez elle aussi la vie se défendait face à cette débâcle,   à ce gouffre sombre et béant qu’elle côtoyait chaque jour, à ce corps qui s’allongeait à côté d’elle chaque nuit tel un gisant.

Elle but une tasse de ce thé au parfum de bruyère que son fils leur avait rapporté d’Ecosse,  puis elle s’assit devant l’ordinateur et posta une photo d’elle sur facebook,  une photo dans sa dernière tenue qu’elle avait prise elle-même en plaçant l’appareil sur un trépied et en enclenchant le retardateur.

 

Le baisemain

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Carine se sentait étonnamment à l’aise à cette réception où elle avait été conviée par la future belle-mère de sa fille, une dame de haut rang qui vivait une vie qu’elle n’avait jamais imaginée, elle  qui était fille d’ouvriers, petite-fille de saisonniers et n’avait jamais exercé de profession,  cantonnée à la maison à élever ses enfants tandis que son mari, employé de banque effacé, faisait vivre le ménage avec difficulté.

Sarah, leur fille aînée, s’était depuis son plus jeune âge révélée brillante et  ambitieuse. Elle avait toujours été la première à l’école pour occuper le devant de la scène lors des spectacles scolaires, appréciant être le centre de l’attention.  Elle aimait le luxe et ne le trouvait pas chez ses parents. Aussi de manière logique s’était-elle rapprochée de jeunes gens aisés lorsqu’elle avait été en âge de se marier. Elle avait un diplôme de droit et occupait désormais un bon poste dans un cabinet renommé,  ce qui lui permettait d’évoluer dans des cercles auxquels n’avaient pas accès ses parents. Et elle avait rencontré Arnaud, un garçon de belle tournure, au bagout acéré et surtout de grosse fortune …

Pour la première fois,  Astrid,  la mère d’Arnaud, les avaient invités elle et son mari à une réception qu’elle donnait dans une de ses propriétés, un joli castel peint de bleu et de blanc, dissimulé dans un bois. Carine portait sa plus jolie robe,  s’était maquillée avec soin et faisait de son mieux pour se mêler aux conversations,   ce qui ne lui  était pas difficile à son grand étonnement. Les personnes présentes se montraient toutes très aimables et elle se sentait comme un poisson dans l’eau, bien plus à l’aise que dans la famille de son mari où  ses belles-sœurs ne se gênaient pas pour la railler tandis que ses beaux-frères avaient parfois des attitudes trop appuyées qu’elle devait réfréner. Elle avait admiré la pièce de réception   aux murs couverts de livres  anciens  où trônait un Steinway noir qui faisait face à  un bel étang  suffisamment grand  pour y canoter au milieu des nénuphars en fleurs et de toutes sortes de plantes aquatiques. Une vaste terrasse de marbre  entourait le castel et elle y déambulait  avec nonchalance, une coupe de champagne à la main que lui  avait servie  un hôte très courtois.  L’argent rendait-il plus aimable que la vie médiocre ?   Apparemment.  Elle comprenait soudain sa fille d’avoir voulu s’élever socialement. Tous ces gens semblaient si gentils…  Et ce soleil d’automne sur son visage. Comme tout paraissait plus beau ici !

Elle s’était mêlée à un groupe de jeunes gens lorsque les participants commencèrent à s’éclipser. Le jeune homme en face d’elle s’approcha et au grand  étonnement de Carine, il s’inclina profondément devant elle,  lui saisit la main et  fit mine de la porter à sa bouche.  Un baisemain !!!  C’était la première fois de sa vie qu’elle recevait un tel hommage. Elle en fut toute chavirée et se mit à regarder celui qui l’honorait de la sorte. C’était un jeune homme brun d’une trentaine d’années, il avait un sourire désordonné et des yeux d’une grande clarté.  Il disparut. Elle en fut déçue. Mais il fallait qu’elle s’en aille aussi.    Comme elle le regrettait ! Elle aurait voulu rester là pour le restant de ses jours…

A sa grande surprise sa fille les suivit et revint avec eux, ses grandes jambes encaquées dans leur petite voiture.  Elle paraissait excédée.  A  Carine qui planait encore,  elle fit de vertes remarques.  Elle n’avait pas su se tenir,  elle avait préféré la compagnie des hommes à celle des femmes, sa robe était d’une coupe bien trop jeune pour son âge,  et toute une série de choses du même ordre que lui avaient soufflées des dames présentes.

Carine avait cessé de planer. Le retour sur terre était dur mais elle ne savait pourquoi, elle s’y était attendue.  L’argent ne rend pas meilleur, les bonnes manières et le vernis  forcent les sourires, mais ils sont hypocrites.   Ces grandes dames ne valaient pas mieux que ses belles-sœurs…

Restait le baisemain. Elle  avait senti dans ce geste une considération réelle,   un respect sincère.  Elle n’en parla pas à sa fille.  Au moins cela,  elle ne voulait pas le gâcher.  Elle le rangerait dans sa boîte aux  trésors et elle le sortirait pour illuminer sa vie les soirs de cafard.  Et puis si sa fille épousait Arnaud,   elle aurait certainement l’occasion de revivre cette expérience extraordinaire !

Blanche neige

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Catherine était une femme charmante,   jolie et coquette.    Ses maternités ne l’avaient pas déformée et elle aimait voir dans le regard des hommes cette étincelle qui  était un hommage à son charme,   tout en restant fidèle à un mari qu’elle adorait.

Ses enfants la comblaient.     Son fils était étonnamment intelligent,   joli et gentil.    Il ressemblait trait pour trait à son père.    Il était brun,  le cheveu bouclé et les yeux en amande.    Il avait un  visage fin,   des gestes précis et préférait s’enfoncer dans ses lectures que jouer au foot.

Sa fille était une princesse.   Depuis tout bébé,   sa beauté faisait l’unanimité.  Elle avait d’immenses yeux bleus ombrés par de longs cils noirs,  des cheveux d’un blond très clair,   un teint nacré et un visage de poupée.     Catherine aimait la parer de jolis vêtements  qui mettaient en valeur sa silhouette longiligne.     La petite se savait belle  alors que, naïvement,  Catherine la croyait ingénue.    Rapidement elle prit l’habitude d’être admirée et adopta des attitudes séductrices sous son visage d’ange.     Elle apprit très tôt à charmer les hommes adultes qui fondaient sous son charme angélique.

Un jour  qu’ils étaient en vacances à la mer,   la petite qui  avait neuf ans alors,  se blessa en sautant par-dessus les vagues.   Elle se foula un genou.    Comme la blessure ne guérissait pas bien,   Catherine consulta son médecin traitant qui demanda une radio.    Lorsqu’il reçut les résultats, il annonça à Catherine que la foulure était en voie de guérison,  mais qu’il existait un problème osseux lié à la croissance au niveau du genou.    Il fallait consulter un spécialiste de l’orthopédie.      Catherine prit donc rendez-vous un peu inquiète chez le docteur B.  qu’elle connaissait pour l’avoir consulté quelques années auparavant.     C’était un homme affable,   même s’il avait tendance à pontifier.   Il avait dépassé la cinquantaine et elle  avait l’habitude de lire de l’admiration dans ses yeux lorsqu’il la regardait,   ce qui était toujours bon à prendre dans une vie consacrée essentiellement aux autres.    Catherine se réjouissait donc de revoir le docteur B.,  qui avait une excellente réputation et qui s’était montré très compétent lors des précédentes consultations.   Ce serait en toute confiance qu’elle s’en remettrait à lui.

Le jour de la visite arriva.     C’était encore l’été et elle vêtit sa petite de façon très flatteuse,   mettant en valeur son teint doré par les vacances,   ses grands yeux d’un bleu pervenche et sa longue silhouette fine.    Elle-même se vêtit simplement,  inquiète qu’elle était de ce qu’allait dire le médecin au sujet du problème de santé de sa fille.

Elle vit d’abord la secrétaire qui examina la gamine de la tête aux pieds et conclut en déclarant sèchement : »Ma fille aussi porte une veste comme cela ».    Catherine n’y prêta pas attention et s’installa dans la salle  d’attente.    Au bout d’un moment le docteur B.  vint les chercher.      Il leur serra chaleureusement la main et les pria de s’installer face à son bureau.    La petite prit place sur un haut tabouret et posa son regard dans celui de l’homme.

Catherine s’attendait à  être regardée,  mais à sa grande stupéfaction  elle découvrit que l’homme ne voyait que sa fille et qu’il ne pouvait en détacher son regard.    Il  était captivé par cette femme en miniature qui le considérait sans baisser les yeux et souriait avec délicatesse, tout en repoussant ses longs cheveux d’un geste gracieux.   Elle observait l’assurance de la petiote,  son aisance du haut de ses neuf ans,  alors que l’homme mûr se troublait.

Enfin,  il fit un effort de concentration et cacha son trouble derrière un discours médical guindé : le problème osseux  était bénin selon lui et s’arrangerait avec le temps et une mise au repos partielle du genou.

Catherine sortit de là, rassurée quant à la santé de sa fille mais ébranlée dans sa féminité.    Voilà,  c’était arrivé,   ce n’était plus elle que les hommes regardaient mais sa fille.  Déjà !!!  Elle  était ambivalente face à cela.     D’un côté elle se sentait spoliée et d’un autre,  elle  était fière de sa fille qui devenait femme.  Mais c’était si tôt…  Elle venait de  prendre conscience que sa petite n’était pas aussi innocente qu’elle le pensait.   Eberluée elle avait découvert qu’elle   savait déjà jouer de son pouvoir de séduction et ne s’en privait pas.     Elle-même n’avait  appris cela qu’une fois adulte. Était-elle si nigaude ?  Contrairement à ce qu’elle avait cru,  sa fille n’était pas cet ange de transparence,  cette neige immaculée qu’elle imaginait.    Elle avait sa personnalité propre et savait déjà des choses que sa mère  ignorait. En  quelques minutes elle était devenue femme à ses yeux,  une femme capable  de faire perdre pied à un homme mûr. Elle ne la verrait plus jamais de la même façon.  Décidément se dit Catherine,  ce sont les enfants qui nous enseignent la vie et pas l’inverse !

Matriochkas

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Au-dehors,  la buse épiait les alentours, guettant sa proie.  Elsa trouvait à  sa silhouette trapue des airs de matriochka avec sa  tête ronde enfoncée dans les épaules de son corps massif.

Elle venait de raccrocher le téléphone.  Pour une fois,   sa mère avait été gentille avec elle.    Le résultat d’une semaine de mise en pénitence ?    Sans doute.       L’aïeule avait été malheureuse lui avait-elle dit,   d’être restée sans nouvelles alors qu’elle  avait l’habitude qu’Elsa l’appelle tous les jours.     Les journées sont longues pour les personnes âgées qui vivent seules et ne voient pas un chat pendant des jours…  Comme elles habitaient à plus de cent kilomètres l’une de l’autre, les visites étaient rares,   mais l’éloignement était plus dû à leurs conflits qu’à la distance géographique.

Elsa sortit rassérénée de ce coup de fil.    Pour une fois la vieille carne avait fait profil bas :  pas de coup de bec,   pas de parole assassine  qui la laissait dépitée pour la journée   jusqu’au lendemain soir où pleine du désir d’entendre sa mère elle oublierait et que tout recommencerait.   Tête à claques,   épouvantail planté au milieu du champ.    C’était ce qu’elle était.     Elle en avait assez régulièrement et elle cessait tout contact.     Elle tenait une semaine,   un mois,   un an… et puis elle y retournait.

C’est qu’elle l’aimait sa mère.    Elle se souvenait combien toute petite  elle se blottissait dans ses bras pour recevoir un câlin,   sa tristesse de la voir partir à son travail en la laissant seule à la maison.     Elle se rappelait aussi  ses colères et  la ceinture qu’elle sortait à la moindre peccadille…      Plus tard elle avait voulu lui faire admettre ses torts,   elle lui avait demandé de changer,   de renoncer à ses méchancetés,   mais elle s’était heurtée à un mur.    La femme n’admettait rien,   justifiait tout,   elle n’avait aucun tort,  elle était parfaite,   c’était son axiome.    Aussi Elsa avait-elle renoncé.    Elle avait suivi son mari au loin pour se soustraire à la présence toxique,   mais elle appelait  sa mère par téléphone…

 

Lorsque sa fille était née,   on la lui avait retirée car elle était un peu prématurée et elle-même avait eu un problème au moment de l’accouchement de sorte qu’elle était restée plusieurs jours sans la voir et lorsqu’elle était allée à sa rencontre en néonatologie,  elle avait regardé l’alignement des petits lits et ne l’avait pas reconnue.     Une puéricultrice la lui avait montrée et elle l’avait trouvée rouge et boursouflée.     Lorsqu’elle l’avait ramenée à la maison,  elle avait embelli et était devenue un adorable poupon blond aux yeux ronds et bleus qui la regardaient  avec un amour éperdu.    Cette enfant avait grandi en beauté et en sagesse,  en petite fille modèle. Elle n’apportait que satisfaction à sa mère : jolie, intelligente,  sociable,   obéissante…   Elsa se sentait une bonne mère,   une mère parfaite et cela dura des années.

Et puis étaient arrivées l’adolescence et les mauvaises fréquentations.    En quelques années elle vira d’ange à démon : impertinences,  désobéissances,  fugues… Cela se termina devant le tribunal de la jeunesse où à sa plus grande stupéfaction Elsa entendit sa fille l’accuser de maltraitance : elle frappait sa fille,  elle l’humiliait,  elle voulait la détruire avec ses méchantes paroles…     Un placement fut décidé.   Sa fille exigeait qu’elle reconnaisse ses torts et lui fasse des excuses,   mais elle ne pouvait quand même pas s’accuser de choses dont elle n’était pas coupable !  N’était-elle pas une mère parfaite ?

Contrairement à Elsa,  sa fille trancha dans le vif,   jamais elle ne la revit,  elle disparut de sa vie,  ne lui laissant aucune adresse.   Elsa attendait qu’elle l’appelle un jour,   mais cela faisait dix ans maintenant qu’elle était partie et n’avait plus donné signe de vie.

Depuis Elsa passait ses journées à arpenter  les campagnes en solitaire, guettant le vol  ample de la buse et attendant le soir pour décider si elle appellerait sa mère ou non. Son cœur faisait un incessant mouvement de balancier entre son envie et sa détestation de l’aïeule suivant qu’elle se montrait douce ou cruelle,  lui apportant l’amour qu’elle attendait depuis toujours ou le lui retirant d’un coup de serres…   Sa réflexion avait évolué avec le temps et  elle se disait aujourd’hui que sa fille avait fait un autre choix,  plus fort,  plus impitoyable et qu’elle avait eu raison de se protéger de cette malédiction des mauvaises mères dont elle avait rompu la chaîne en s’éloignant à tout jamais des souffrances infligées par ceux qu’on aime éperdument.   Elle avait compris qu’on peut faire du mal sans s’en rendre compte et qu’au fond sa mère n’était pas plus mauvaise qu’elle-même. Elle y penserait lorsqu’elle l’appellerait car elle savait qu’elle l’aimait comme elle-même aimait sa fille,   malgré l’imperfection de son amour. Peut-être cette nouvelle lucidité l’aiderait-elle à moins souffrir et à enfin parvenir à vivre en harmonie avec cette mère aimée et détestée,  à lui pardonner tout en sachant qu’elle ne changerait jamais.  Et le jour où sa fille la rappellerait,   elle serait prête à faire son mea culpa et à agir de son mieux pour changer d’attitude et ne plus répéter ce qu’elle-même avait vécu et vivait encore.